Les feux de forêts perturbent la vie sociale et les activités économiques, dispersent par voie aérienne des flux importants de polluants, déclenchent des risques sanitaires, déciment la faune et la flore, contribuent à la disparition des espèces menacées et accélèrent l’érosion des sols. Après la course du feu, vient le temps des coulées de boue et des glissements de terrain. Le cycle de l’incendie de forêt commence par des flammes et peut se terminer par des inondations.
Les feux de forêts laissent aussi derrière eux une couche de cendres pulvérulentes et de débris dangereux pour l’Homme et l’environne- ment. Arsenic, plomb, zinc, chrome, cuivre, antimoine et dioxines et d’autres substances solides ou volatiles se cachent dans les cendres et les sols dénudés. La toxicité est aggravée par la dispersion dans les bois et les forêts de déchets divers et combustibles, décharges anciennes, remblais oubliés, vieilles munitions de guerre, épaves en tous genres. La destruction partielle ou totale des habitations, des abris, des campings, des clubs d’activités de plein air, des structures enclavées dans des clairières ou regroupées dans des lisières finit d’assombrir le bilan social et économique et le bilan déchets.
Les cendres issues de la combustion de la biomasse forestière sont également riches en nitrates et en phosphore. Ces apports en nutriments se cumulent avec l’effet super-engrais des retardants de feux usuels à base de phosphate d’ammonium. Le ruissellement des cendres forestières et des retardants résiduels sous l’action des pluies, des orages ou de la fonte des neiges peut conduire à la dégradation de la qualité des eaux souterraines, des captages d’eau destinés à la consommation humaine, des forages destinés à l’irrigation agricole, des puits et des milieux aquatiques. Des excès de nitrates, de phosphore et par conséquent l’eutrophisation des eaux superficielles à l’échelle d’une ou plusieurs communes éloignées du lieu de l’incendie et répartis sur les bassins versant sont prévisibles.
Les coûts financiers des feux de forêts sont considérables.
Les collectivités locales et l’État consacrent 500 millions d’euros par an à la prévention et à la lutte. La lutte contre l’incendie en Catalogne de l’été 2012 a coûté 5 millions d’euros dont 1 million pour les seuls produits retardants. Le préjudice écologique et l’interruption des services rendus par les écosystèmes forestiers aux collectivités et communautés humaines ne sont pas évalués.